( 28 août, 2012 )

Août 2012 – Pour renouer après un long silence…

Voici le sommaire :

1 – A la demande de poètes publiés dans les Cahiers, quelques  précisions.

2 – Pour relancer le dialogue autour de la poésie… (Ici, un texte très long, excusez-moi.  Mais je reste persuadé que vous irez jusqu’au bout du discours… et que vous aurez envie d’engager le dialogue).

3 – Des nouvelles : le Cahier 16

les surprises du Net

(Par peur de vous lasser, et parce que j’aimerais vraiment que vous lisiez la réflexion sur la poésie proposée en 2, je termine par ces nouvelles en précisant tout de même, pour aiguiser votre appétit, que les surprises du Net ne sont pas banales…)

Août 2012 – Pour renouer après un long silence… Cahier-16-blog-1-225x300

 

( 28 août, 2012 )

Pour tout savoir sur les Cahiers…

Un blog n’est pas un site. Si j’ai choisi le blog, c’est que le site, avec sa rigidité, ses rubriques bien délimitées, n’aurait pas offert l’aspect d’une conversation, d’échanges entre amis, que je voulais donner à mes propos.

On m’a dit à plusieurs reprises qu’on n’avait pas trouvé sur mon blog les informations qu’on attendait. Elles y sont ; il suffit de les chercher en descendant dans les pages.

Je sais, les esprits méthodiques trouveront que ce choix donne à l’ensemble un aspect  un peu « fouillis. Ce blog, j’aimerais qu’on y flâne, passant éventuellement sur certains textes, s’attardant sur d’autres. Longtemps. Et réagissant aux propos…

Voici donc à nouveau les informations sur les Cahiers. Hâtez-vous de les noter avant que l’arrivée de nouvelles pages ne vienne vous obliger à une descente dans ce que j’appelle « les jours anciens » du blog. Donc…

Les Cahiers de la rue Ventura, revue littéraire paraissant tous les trois mois, offrent des dossiers sur les écrivains, de la poésie, des pages d’autobiographie, des chroniques sur les arts et des notes de lecture.

Le numéro est vendu 6 euros (port compris)

L’abonnement (4 numéros) est à 22 euros.

 

Commandes à L’Association

« Les Amis de la rue Ventura » – 9 rue Lino Ventura – 72300 SABLE-SUR-SARTHE

Chèque à l’ordre des « Amis de la rue Ventura »

 

Pour toute autre question, un mail à   cl.cailleau@free.fr

Pour tout savoir sur les Cahiers… arbre-2-186x300

( 27 août, 2012 )

« Insaisissable poésie… »

Je reprends ici le titre que Jean-Marie Alfroy a donné au texte que nous avons publié dans le Cahier 13 B. Aujourd’hui, je souhaite que l’on revienne à la question : « Est-il nécessaire de se mettre d’accord sur l’écriture de la poésie ? »

Celui qui a choisi de gérer une revue se trouve affronté tous les jours à des choix difficiles. Je vous conseille de rouvrir le n° 9 de nos Cahiers. Je citais là, dans un texte intitulé « Jeune poésie » (texte repris par Arpo dans son bulletin de l’hiver 2011) un fragment d’une déclaration de Dominique Aury : « Qu’est-ce qui mobilise ceux qui font les revues ? … Ne serait-ce pas la plus belle des impatiences ?… Dans ces assemblages arbitraires, inattendus, dans ces insolites découpages, quelque chose est là, de plus vivant qu’ailleurs : la littérature à l’état naissant. »

S’agissant de mes Cahiers, « assemblages inattendus » : d’accord. Mais « arbitraires »… Non ! Nous savons depuis les débuts où nous voulons aller, et même à quel moment il nous faudra arrêter. « Moment », le terme est impropre. Je devrais dire que la Revue s’arrêtera quand le programme que je me suis fixé aura été rempli. Et pour ceux qui, abonnés, nous suivent depuis un moment, une info : le 15 et le 16 forment ce que je nomme une parenthèse (même si leur contenu va dans le sens de nos recherches). Dans le 17, nous reviendrons aux dossiers. J’ai dit « recherches », car, à moins d’être cousu de certitudes, le poète est toujours habité de questions sur l’utilité de son art, par rapport aux lecteurs mais aussi à lui-même. Et questions sur les moyens qu’il va utiliser pour en faire un art

En d’autres termes, quelle forme l’écriture de la poésie doit-elle prendre ? Je sais, le débat est ancien, le sujet rebattu. Cela n’empêche pas de souhaiter y revenir.

Un exemple ? Je vous propose un fragment d’une lettre de Jean-Marie Alfroy. Romancier, poète, J.M. A. collabore régulièrement aux Cahiers avec une chronique sur les arts et nous avons publié des « blues » de sa plume dans le n° 13 A ; il vient aussi d’être accueilli dans la revue belge « Inédit Nouveau » et dans « Friches ». (Vous voudrez bien m’excuser d’avoir laissé, dans cette copie de sa lettre, deux passages dans lesquels il trouve des qualités à mon travail d’écrivain ; je ne veux pas croire à de la flatterie. J.M. A. me connaît et sait que j’ai toujours fait vœu de modestie. Bref, je ne ferai pas comme cet auteur – il est mort, paix à ses mânes ! – à qui mes élèves demandaient qui était, selon lui, le plus grand poète vivant et qui répondit sans plaisanter : « C’est moi » Authentique !

Voici donc ce que m’écrivait le 22 mai 2012 Jean-Marie Alfroy, qui venait de relire « La Littérature sans estomac » de Pierre Jourde, livre dans lequel un chapitre est consacré à la poésie. (Vous trouverez ce livre en Pocket). L’auteur y livre un « projet de machine à poésie », propose une « méthode de  fabrication », suivie d’un « lancement des machines » qui fait tomber sur la table un poème « rédigé absolument au hasard, sans douleur aucune, en deux minutes trente secondes ». Avec le plus grand sérieux, notre homme ajoute : « Il serait aisé d’informatiser la chose et de laisser faire l’ordinateur »…

Mais…

Excusez-moi, si je ne me retiens pas, c’est 10 pages que je vais vous offrir et vous ne me lirez plus. Je laisse la parole à Jean-Marie Alfroy.

« … Si je vous ai demandé de relire de relire le chapitre concernant la poésie dans l’essai de Jourde, c’est que j’y vois le sujet d’un chronique pour la fin de l’année… Jourde dénonce un nouvel académisme moderne dans l’usage inconsidéré du vers libre. Surtout, ne vous sentez pas visé, car vous faites partie de ceux qui l’utilisent avec suffisamment de talent et de naturel pour que, comme on dit, « ça passe toujours ». Mais ça n’est pas vrai pour tout le monde.

Depuis que je lis pour la Revue et dans la Revue, des poèmes venus de tous les horizons, je commence à avoir ma petite idée sur l’emploi du vers libre. Chez beaucoup, c’est un pur artifice. Ce qu’ils écrivent pourrait s’écrire en prose (comme mes « Faux souvenirs » parus dans Inédit Nouveau), ça ne  serait pas plus mal – et peut-être mieux. Comme l’écrit Jourde avec malice, ils font de l’analyse logique sans le dire (et le savoir ?), allant à la ligne  au bout de chaque segment syntaxique.

Prenons l’exemple de la fameuse phrase, extraite de l’ancien code pénal, prononcée par Fernandel dans le film « Le Schpountz », ça donnerait ceci :

Tout condamné à mort

aura

la tête tranchée.

Joli poème, n’est-ce pas ? Sujet-verbe-complément…

D’autres, plus subtils, écriraient :

Tout condamné

à mort

aura la tête

tranchée.

Belle mise en évidence de « mort » et de « tranchée » ; de quoi trembler d’angoisse. Et ça fait un poème ? Non. Portant, j’ai lu des textes qui ne valaient pas beaucoup mieux.

Jourde dénonce aussi l’impropriété lexicale ou sémantique comme procédé pour « faire poétique » ; ça, je l’ai vu chez un très grand nombre  d’auteurs, même des reconnus. Je ne citerai pas de noms pour être gentil. Mais jamais chez vous, heureusement.

Bref, j’ai la conviction qu’en 2012 nous sommes arrivés au bout des possibilités du vers libre, comme vers 1880 on était arrivé au bout de la versification classique. Mais que faire ?

A mon avis, il existe deux directions possibles :

- Le retour aux contraintes formelles (anciennes ou nouvelles, donc à inventer)

- l’abandon du vers pour la prose (prose poétique si vous voulez). Ces deux voies sont déjà empruntées ; la première par Nicolas Grenier, par exemple (ses sonnets sur Drancy (1)), par Valérie Rouzeau dans « Vrouz » qui, elle, pratique le sonnet déstructuré (14 vers sans quatrains ni tercets – sans rimes non plus), par Nicolas Gille (2) dans le recueil que vous m’avez donné à recenser (des sizains rimés en chiasme : a-b-c / c-b-a), par vous-même, mon cher, dans vos « Classics poems » (3) si finement ciselés. Par modestie, je tairai dans ma chronique un dénommé Alfroy qui s’est essayé à répliquer lepatron syntaxique et rythmique du blues dans quelques poèmes (4). On pourrait citer aussi tous les haïkistes.

La seconde, elle, a été très fréquentée tout au long du 20ème siècle par les plus grands : Reverdy (eh oui, toujours lui), Saint-John Perse, Victor Segalen, Valéry Larbaud, Léon-Paul Fargue, Henri Michaux, Francis Ponge, et tant d’autres…. Cette voie, à mon sens, n’est pas obsolète.

Je viens d’en avoir la preuve en prenant connaissance de deux ouvrages de Claude Ber que j’avais commandés à mon libraire… Cette auteure… utilise le vers libre, mais avec parcimonie car elle l’abandonne souvent pour de longues pages en prose. .. Cela me permettra de conclure… en déclarant que l’avenir de la poésie est sans doute … dans la prose !

Voilà de quoi alimenter la polémique et « faire gémir les presses » comme disait Monsieur Homais. Qu’en pensez-vous ? Nous aurons, je le sais, l’occasion d’en reparler. »
Jean-Marie Alfroy

Fin de citation. Et vous qui nous lisez, qu’en pensez-vous ? Vous avez la parole. Une page de commentaires vous est ouverte : profitez-en.

 

Mais je n’ai pas fini.

Au début du chapitre qu’il consacre à la poésie, Pierre Jourde cite Jacques Roubaud  : « On peut dire qu’il ne demeure dans la pratique majoritaire du vers libre commun que ce que Réda appelle très justement le  poteau : ATTENTION POÉSIE »

Car le problème est là ; je reçois toutes les semaines des textes en vers libres appelés POÈMES par leurs auteurs, lesquels sont allés à la ligne sans savoir pourquoi, seulement pour prévenir que ce sont des vers.

Et je vais vous surprendre…

Prenons un exemple. Pas n’importe lequel. J’aime beaucoup ce qu’écrit ce poète (ce qu’il écrivait, car il nous a quittés cette année) J’ai beaucoup aimé sa façon d’aborder certains thèmes qui me sont chers. Aimé ces poèmes dans lesquels transparaissent angoisse (de vivre) et nostalgie (regard jeté derrière soi). Il y avait de la modestie dans cet homme, de la patience, une grande confiance dans le pouvoir du langage.

Je ne le nommerai pas. Vous reconnaîtrez peut-être son poème. Le voici, en prose…

« Ce n’est pas moi qui parle mais à travers cette voix qui me dicte des paroles inconnues c’est comme un irréductible mystère qui chemine dans l’obscurité de mes veines. »

Voilà. J’ai mis en prose ce poème que dans son livre l’auteur avait proposé en vers.

Nous allons – voulez-vous ? – faire le procès du vers libre.

Essayez de redonner à ce poème sa forme initiale. Si votre découpage est celui qu’avait choisi le poète, c’est qu’il y avait une nécessité interne qui commandait le choix de cette forme versifiée. Sinon, c’est que, sans doute, il serait temps d’abandonner le vers pour la prose poétique.

Car – n’en doutez pas – le texte que je vous ai proposé est bien « poétique ».  Il y a cette idée que le message vient du tréfonds de l’être, impossible à décrypter parce que la vraie poésie est ésotérique), et l’image (chemine) qui lie étroitement notre environnement concret et tout ce qui en nous n’est  perceptible par aucun de nos sens, mais existe – l’idée, aussi, que lorsque l’on écrit un poème, en réalité, c’est lui qui s’écrit, et que l’on n’intervient guère (Une relecture quelques jours plus tard nous le révèle, qui nous fait découvrir un message étranger). Cette idée est mienne depuis longtemps. Elle est seule à justifier pour moi l’utilité de l’écriture. Interrogez Jean Joubert sur ce sujet, il ne vous dira rien d’autre.

Ce développement n’est pas une critique du texte cité. Je ne me le permettrais pas. Si vous ne parvenez pas à retrouver le poème en vers tel que l’auteur avait choisi de le présenter, au moins pourrais-je dire que la forme choisie a été la conséquence d’une dérive du vers libre.

Puis-je, pour conclure (il est temps !) vous conseiller la lecture de quelques livres arrivés en service de presse au siège de la Revue ? J’en ai choisi quatre.

« Aragon, Césaire, Guillevic et 21 poètes invités du Mercredi du poète » Etudes et entretiens, par Jean-Paul Giraux (Anthologies de l’Arbre à paroles)

« Réveiller l’aurore », de Jacques Demaude (Le Taillis Pré)

« Présence de la poésie » – Pierre Garnier, par Cécile Odartchenko (Ed. des Vanneaux)

Et – pourquoi pas ? –

« La Nuit des jours », de Gilbert Prouteau (Ed. Echo Optique) De beaux poèmes « classiques ».

On y lit une poésie qui n’est pas polluée par un modernisme sans fondements. Un modernisme refuge de la facilité, et qui concrétise un grand vide. Lire de la poésie : activité salutaire pour lejeune poète (5). Car… comme l’écrivait un des membres du comité des Cahiers, exaspéré de lire des poèmes sans  poésie : « Voilà ce qui arrive quand on se mêle d’écrire de la poésie sans en avoir lu ! »

 

(1)   Cinq sonnets de Nicolas Grenier, dans le Cahier n° 16

(2)   « Un ciel simple »,  Nicolas Gille, Ed. du Petit Pavé

(3)   « Classic poems », Claude Cailleau, Ed. du GRIL (Belgique)

(4)   « Blues », par Jean-Marie Alfroy, dans le Cahier 13 A

(5)    Dans le Cahier n° 9 : de Cl. C. « L’art naît de contraintes et meurt de liberté »

« Insaisissable poésie… » La-poésie-en-livres-blog-3-300x225

 

( 25 août, 2012 )

Des nouvelles, maintenant…

Remercions Jacques Le Goff, professeur de droit public à Brest, d’avoir osé, en plein mois d’août, parler, à la première page du quotidien Ouest-France, de « l’indispensable poésie ». C’était le 13 août, alors que la canicule incitait les uns à se précipiter dans les vagues, et les autres à se réfugier dans la pénombre des maisons aux volets fermés.

« Sans (le poète) que le monde est triste et irrespirable ! »  concluait l’auteur.

Parler de poésie à la première page d’un quotidien, il fallait oser le faire ! Vous trouverez sans problème cet article sur la Toile. Il vaut le détour.

 

Le Cahier n° 16 vient de paraître. Conçu sur le modèle du 15, parenthèse dans le programme de la Revue, il vous propose une réflexion sur la poésie et des poèmes de Marc Bernelas, Henri Chevignard, Colette Elissalde, Nicolas Grenier, Isabelle Lévesque, Monique Saint-Julia et Bernadette Throo. Suivent le journal de Michel Passelergue, la chronique de Jean-Marie Alfroy (Julien Gracq est-il romancier ?) des « nouvelles » de Stéphane Beau et les notes de lecture sur les derniers livres de Guillaume Decourt, Gilles Lades, Gérard Cléry, Valérie Harkness, Danièle Corre, Silvaine Arabo, Michèle Lévy, Georges Jean, Claude Serreau, Jean-Pierre Boulic, Paul Couëdel, Jacques Basse, Nathalie Lescop-Boeswillwald, Colette Elissalde.

Les surprises du Net…  La revue me vaut chaque jour une arrivée massive de mails auxquels je m’efforce de répondre dans les 24 heures. Mails qui, parfois requièrent une belle patience. Il y eut ce correspondant soupçonneux qui avait choisi un nom avec particule, très vieille noblesse de France. Sa question portait sur la nature de ma Revue. Réponse immédiate, suivie d’une série de questions de mon correspondant (une chaque jour) auxquelles , malgré une exaspération croissante, je répondis courtoisement. Notre homme finit par négocier un abonnement de cinq ans, moyennant une petite réduction du prix, laquelle  lui fut accordée. J’espère qu’il n’a pas regretté sa décision. (Merci, J. CL. R., pour cette belle confiance !)

J’avais eu beau dire que 5 ans plus tard je ne serais peut-être plus de ce monde. « Je ne veux pas m’arrêter à ces considérations funèbres », me fut-il répondu. J’ai donc signé ce jour-là un bail qui m’imposait de gérer la revue jusqu’au n° 30 ! Résisterai-je à la lassitude ? Il me reste trois ans et demi… Pour ce qui est de la survie, on peut espérer.

Deuxième surprise, plus étrange, celle-ci :

Le 16 février, d’un énigmatique correspondant qui signe MKL, je reçois le mail suivant

« Il agitait un bout de ficelle devant le nez du chat / pour l’attirer hors de la chambre. / Qui était la bête ? / Jour funeste / que celui où / on enleva ses amygdales / au grand lapin blanc. / Il n’avait pas son pareil / pour boire à la bouteille, / ce grand échalas,  / déglutissant à toute allure, / de haut en bas, / le vin de sa treille / au milieu des résédas. » ( mkl)

Le 17 février, je réponds : « L’étrange message ! Quelle en est la raison ? Quand on dirige une revue, il faut s’attendre à tout. Pas mal, le petit poème ambigu. Que comprendre ? Et que cache cette adresse mél énigmatique ? »

Un mois se passe puis, le 20 mars, nouveau message, sibyllin comme le précédent :

« Ô raves impatientes de l’au-delà, / votre attente s’achève / dans la panse ruminante des bestiaux las / des étables de l’hiver, / dans des fermes de pierre. » (MKL)

Le lendemain, j’envoie à mon inconnu des vers d’Yves Cosson, extraits de « Cages à plumes et à poils » : « Écœuré dans son coin / Le paon / Fait la tête / Se ravise et fait la roue / Et reste / En panne / Pauvre Léon / Tant d’yeux et de coups / D’éventail / Pour des plumes » (Sans autre commentaire. Petite provocation, pour voir.)

Le 28 avril, m’arrive ceci : « Cette fois-là encore, ce n’était pas au point. / On s’attendait à tout autre chose qu’une mouche sur le pain. / et qu’une blatte / au fond d’un escarpin ! / On continue à soulever le loquet des portes, / à aiguiser son couteau contre la pierre, / à marcher le long de la rivière / et à faire escale au jardin. / On reçoit des lettres mortes / mais toujours aucun appel divin. » Et, en gros caractères : Cordialement, MKL

Le 3 mai, étonné par l’amicale salutation de la fin du message, les précédents m’ayant été adressés « tout secs », je réponds, m’inspirant de Henri Michaux dans le choix du lexique, avec un clin d’œil au vieux Max et tenté par le souffle de Saint-John Perse dans l’exclamation finale ( j’espérais  déclencher un réflexe immédiat) : «  Cordialement, dites-donc ! Les choses s’ambiguisent. Le crapaud de Jacob se rassure, gobe le noir, guettant  l’éclair. Le rat fouille dans l’ampenaille et guette, attend, et guette encore. Espère propos franc de la plume. Que l’ombre au noir se débidonne ! Et le grand rire alors aux portes du Cahier !… »

Puis j’ai attendu. J’attends encore. Mon correspondant ne s’est plus manifesté. Un moment, j’ai regretté son silence. Peut-être n’ai-je pas répondu à son attente…

Une revue et des livres…  Cela entraîne des obligations. Au printemps et au début de l’été, les salons se sont succédé. Le 14 juillet, à Courdemanche (72), dans le calme de la vieille église, devant 22 personnes (pas mal quand il s’agit de poésie) je suis venu parler de Georges Jean ; et Nicole Olivier et moi avons lu des poèmes choisi dans ses livres. Une écoute remarquable, un moment d’émotion, comme à chaque fois que la poésie atteint son public. Et l’on se prend à regretter que ces séances ne soient pas plus fréquentes.

 Et, ci-dessous, le salon du livre et des Arts à l’Épine en l’île de Noirmoutier, les 3 et 4 août. (Photo Les écrituriales). Peu de ventes mais des rencontres  comme on aime en faire.

 

Mon amical salut à tous !
Sablé le 25 août 2012,    Claude Cailleau

 

Des nouvelles, maintenant… Salon-de-lÉpine-blog-4-300x225

 

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