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( 12 septembre, 2012 )

Ce 13 septembre, alors que je viens de fermer les volets de mon bureau pour protéger les livres du soleil…

Confidence

Directeur de Cahiers dans lesquels je ne publie pas mes poèmes (heureusement quelques revues les accueillent), j’ai envie parfois de glisser dans ce blog quelques confidences que je livre d’ordinaire à mon journal. De libres propos, aujourd’hui, pour l’échange.

La photo, un peu plus bas, c’était à Courdemanche, un modeste salon du livre au milieu d’un vide-grenier. Le 14 juillet. J’en ai déjà parlé en août. Mais regardez bien la photo. Vous y verrez d’abord un type réfrigéré. Les auteurs étaient rassemblés sous un barnum. Pas de bâches sur les côtés. Des stands en plein vent ; et Dieu sait s’il ne faisait pas chaud ce jour-là ! Heureusement, j’avais prévu le coupe-vent que j’endosse en Bretagne pour me protéger du froid.

Il faisait « un temps de chien », comme on dit. Soleil et averses. A peine une température de début de printemps. Le déballage que vous voyez près de la camionnette n’allait pas rester là longtemps. Périodiquement, une grosse ondée venait frapper la toile sous laquelle nous nous abritions.

Atmosphère surréaliste : des livres en plein air, sur une table ; et à un mètre à peine, un mur d’eau infranchissable qui nous isolait du monde. Entre les panneaux que j’avais accrochés derrière moi et la pluie, 20 cm à peu près, mais pas une goutte sur les feuilles. N’eût été le froid, j’aurais savouré la situation en regardant les gens courir sous la pluie, moi, bien au sec dans mon refuge en plein vent. Sur les panneaux, vous aurez reconnu, en haut : Georges Jean, mon vieux Maître – il fut mon professeur au Mans dans les années 50 - et, en bas : Pierre Reverdy, mort en 1960 à Solesmes. Pour Reverdy, je vous recommande ses œuvres complètes parues en 2010 chez Flammarion… et la biographie que je lui ai consacrée ! (Elle est parue en 2006 aux Editions du Petit Pavé ; vous pouvez toujours la commander pour 18 euros à votre libraire ; et s’il vous dit que ce livre est épuisé, répondez-lui qu’il ment ! Et allez le commander ailleurs. Quand on est libraire, on ne doit pas mentir par paresse.)

Mais revenons à la photo. C’est une occasion pour vous de jeter un coup d’œil sur la table… J’y ai étalé mes livres, et la revue. Le Reverdy était un peu plus à droite, avec le cahier Encres Vives dans lequel je propose un « Tombeau » du poète et le CRV n° 8, avec le dossier à lui consacré.

Quant à mon « Stef », à gauche sur la table, actuellement, dans les salons, je le donne pour tout achat d’un livre sur mon stand. Vous savez qu’un roman, s’il est d’un inconnu, ne vit guère plus de trois mois (seuls ceux de Nothomb… Mais la dame aux chapeaux est un cas). Stef, lui, sans tapage, Stef, qui eut un prix de l’Académie Française, Stef dont l’auteur pourrait donc se dire, comme certains, « lauréat de l’Académie Française » (mais il ne le fait pas, trouvant que cela fait un peu prétentieux), Stef continue, modestement, de survivre. Et, comme le temps n’a pas d’effet sur les personnages de romans, 40 ans  après la parution du livre, Stef est toujours un adolescent. S’il vit encore, c’est que j’avais eu la bonne idée d’en racheter quelques centaines d’exemplaires lorsque l’éditeur a décidé de le« pilonner ».

« Stef et les goélands » se vend sur la Toile, pour quatre sous, alors qu’un internaute peu scrupuleux propose mes autres livres à des prix prohibitifs, sous le prétexte, parfois, qu’on peut y trouver quelques mots écrits de ma main (sans doute quelqu’un qui m’avait demandé une dédicace) ça flatte l’ego, de voir ses écrits appréciés à leur juste valeur ! ! (Je plaisante, bien sûr.)

Si vous allez voir, ne tombez pas dans le piège : mes livres sont toujours en vente, à un juste prix, chez les éditeurs, et pour certains chez les « bons » libraires. Si notre homme pense que mes livres ont une telle valeur, qu’il les garde ! Quand je ne serai plus sur cette terre, les prix monteront encore, et vertigineusement !

A bientôt, pour d’autres réflexions sur le temps qui passe. Le nez rouge de l’auteur,  sur la photo, n’est pas dû à l’alcool : je ne bois un verre de vin que le midi, au moment du fromage. C’est seulement que, l’âge étant venu, je suis devenu frileux.

Et hâtez-vous d’acheter mes livres : on me dit que les tirages s’épuisent…

Sablé le 11 septembre, alors que l’été, discrètement, nous abandonne. (Cl. C.)

Ce 13 septembre, alors que je viens de fermer les volets de mon bureau pour protéger les livres du soleil… image-salon-225x300

Photo Céline Ramanantsoa

 

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