La feuille de novembre…
1 – Patrick Modiano et Jacques Laurent
2 – La Revue
3 – Le salon de Louplande
1 – De Patrick Modiano, Prix Nobel de littérature, cette réflexion parce qu’elle m’a arrêté dans ma lecture du dossier que lui consacre LIRE de novembre : « Les souvenirs d’enfance sont des puzzles auxquels il manque beaucoup de pièces, rongées par l’oubli. »
C’est pourquoi l’autobiographe ment quand il vous présente de façon linéaire l’histoire de sa jeunesse.
Je me suis aperçu, écrivant la mienne, que j’ai presque tout oublié de ce qui m’est arrivé dans les années 50. Seuls quelques flashes me revenaient par moments, difficiles à relier.
« À partir d’un certain âge, le souvenir est un labyrinthe où il faut accepter de s’égarer », écrivait Jacques Laurent.
Je viens de reprendre « Moments particuliers », paru chez Grasset en 1997. Comme moi (mais beaucoup mieux, soyons modeste), l’académicien a choisi d’évoquer sa jeunesse dans des textes brefs, sans se soucier d’une chronologie. Lisez : c’est plein de délicatesse et de nostalgie, écrit dans une langue d’une grande pureté.
Ce n’est pas comme certains romans (j’ai trois titres à l’esprit, que je ne citerai pas) qui, lorsqu’on les lit, ne peuvent nous faire oublier qu’on lit. Aller jusqu’au bout de ces livres, pour moi, cela relève de l’exploit ! Et pourtant c’est paru chez de grands éditeurs parisiens. À qui se fier ?
2 – La Revue, maintenant…
Le Cahier 26 paraît cette semaine. En voici le sommaire :
CRV 26
Les Cahiers de la rue Ventura
Deux poètes du regard sur le monde contemporain :
Nicolas Grenier et Gauthier Nabavian
Hommage à Jean-Paul Mestas…
… sa page d’enfance, suivie d’un poème de
Jean-Claude Albert Coiffard
Vers et proses de…
Patrice Auboin, Rodolphe Houllé, Jean Hourlier,
Marilyse Leroux, Jules Masson Mourey,
Michel Passelergue, Bernard Perroy,
Jacqueline Persini-Panorias, Jean Pichet,
Mireille Privat, Jeanine Salesse
Un conte de Noël de Nicole Nadir
« Le colporteur »
Des jours entre les mots par Michel Passelergue
« Lire et relire » par Jean-Marie Alfroy,
Ghislaine Lejard, Éric Simon
Et la revue des revues
Pour envoyer des textes, s’abonner, commander un numéro, voir la page d’octobre.
Il y a quinze jours, j’étais à Louplande (72), invité à un salon du livre et de peinture. Peu de visiteurs – ceux-ci plus intéressés par les tableaux que par les livres.
Seul, exceptionnellement, pour tenir le stand, je ne suis pas sur la photo que j’ai prise. Bien en vue au premier plan, les CRV ( 10, 17, et 25, dont il nous reste quelques exemplaires : si cela vous intéresse… dossiers Wellens, Lavaur et Chanter la poésie ). Puis, dans l’ordre en allant vers la gauche, mes deux livres pour enfants (un album de poèmes et un roman), mes trois livres parus en 2013 (les poèmes, le récit et l’anthologie – si vous souhaitez avoir des infos sur ces livres, écrivez aux Amis de la rue Ventura). Au-delà : le Reverdy (qui n’a tenté personne ce jour-là, aucun des visiteurs ne connaissait le poète !). De temps en temps je me dis que, plutôt que Reverdy, j’aurais dû choisir Depardieu ou Deneuve : il y aurait sans doute eu plus d’amateurs.
Peut-être ceux qui passaient devant les livres sans s’y intéresser pensaient-ils comme Marc Pautrel, cet inconnu qui affirmait :
« Les écrivains sont des escrocs qui vous revendent le dictionnaire à prix d’or. Les mêmes mots, mais empilés autrement » !
Sur les photos qui suivent cette feuille de novembre, mon stand, donc, et – j’ai promis de le présenter sur mon blog – mon portrait, esquissé sans que je m’en aperçoive, par une artiste (Françoise Genet, de La Flèche) qui exposait ses toiles dans la salle. Je la voyais bien, assise, tranquille, à quelques mètres, et qui me regardait discrètement tout en crayonnant sur un cahier à spirale. J’ai fini par m’approcher. Le portrait était fini. Déjà l’artiste en entamait un autre. J’ai négocié, proposant mon Stef contre le dessin.
J.M. A. à qui je l’avais envoyé en pièce jointe me répondit :
« L’artiste qui vous a croqué a beaucoup de talent, mais je trouve qu’elle vous a fait la tête de Charles Péguy… »
À vous de juger. (La tête de Péguy, c’est plutôt flatteur. Ah, si j’avais dans ma tête tout ce qu’il y avait dans la sienne…)
Quant à la ressemblance d’un portrait avec le modèle… Je vous livre cette réflexion attribuée à Goethe par Jean L’Anselme :
« Si vous peignez un chien qui ressemble à un chien, vous aurez deux chiens mais pas une œuvre d’art. »
Ce sera tout pour aujourd’hui. Et si vous êtes curieux, promenez-vous dans les pages précédentes… Il y est question des CRV, de poésie et d’autobiographie. Encore. Toujours.
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