Brève de salon – octobre 2015
Dimanche dernier, Corsept, en Loire Atlantique. Rencontre d’auteurs plus que rencontre avec des visiteurs. C’est tout dire. La littérature intéresse de moins en moins nos contemporains rivés à l’écran de leur ordinateur. Le courrier a évolué, lui aussi. Le stylo (quand encore il y en a un dans la maison) reste sur la table, remplacé par le clavier sur lequel les jeunes tapent des mails bourrés de fautes d’orthographe. Encouragés sont-ils d’ailleurs par les réformes qui visent, selon leurs auteurs, à simplifier la langue et feront peu à peu de nos écrits des textes en langue étrangère. Gracq ne disait-il pas que dans 20 ans les gens ne pourraient plus lire ses livres parce qu’il y parle d’auteurs dont ils n’auront jamais entendu parler ?
À Corsept, deux bonnes visites qui ont réchauffé le cœur du vieil écrivain : Patrice, d’abord, venu passer une heure avec nous (ma femme et moi). Patrice a lu presque tous mes livres et il m’en parle si bien que je finis par croire que…. Non, ce n’est pas ça : aucun jugement, si laudatif soit-il, ne m’ôtera mes doutes. Mais Patrice me lit comme je souhaite qu’on me lise ; il entre dans mes livres par la bonne porte, me semble-t-il. Ses commentaires me touchent, me rassurent. Qu’il en soit remercié. Je sais qu’il visite mon blog de temps en temps. Ce message est pour lui.
L’autre surprise, plus inattendue, m’est venue en fin de salon. Je commençais à ranger les livres. Une jeune femme, que je n’avais pas vue feuilleter mon Roman achevé, me dit : ce livre m’a parlé ; je voudrais bien l’acheter mais je n’ai plus qu’un chèque. Avez-vous une carte avec vos coordonnées ? Je me suis empressé de la satisfaire. Je lui ai parlé de mes livres et conseillé d’aller voir mon blog. Le fera-t-elle ? Je ne sais pas, mais …
si vous n’avez pas oublié, voici, Madame, les informations qui vous permettront de choisir…
Bibliographie de Claude Cailleau depuis 2006
La Solitude du poète, poésie, hommage à Pierre Reverdy, Encres Vives, 2008 (6,10 €)
Le Roman achevé, poème en versets, la journée du poète, de 5h à 20 h, Éd. du Petit Pavé, 2009, (8 €)
Mots du jour et de la nuit, poèmes « classiques » sur le thème de l’écriture, Éditions du GRIL, 2009 (5 €)
Cocktail de vie, anthologie personnelle, fragments de mes mémoires, poèmes, réflexions sur l’écriture, moments de vie, pages de mon Journal, Éditinter, 2013 (16 €)
Sur les Feuilles du temps, poèmes, Écho Optique, 2013 (10 €)
Et je marche près d’Elle, un récit qui se déroule sur plusieurs plans, mêlant époques et lieux, « le livre du livre qui s’écrit », Éd. Durand-Peyroles, 2013 (11 €)
Crépuscules, une phrase-poème de 30 pages, éclairée par de petites proses « dans le souvenir lumineux des mardis de la rue de Rome, que connaissent bien les lecteurs de Mallarmé », Les Amis de la rue Ventura, 2015 (6 € + 2 € pour l’envoi)
Tous ces livres, sauf le dernier, peuvent être envoyés franco de port.
Le chèque doit être libellé à l’ordre de
Les Amis de la rue Ventura – 9 rue Lino Ventura – 72300 SABLÉ-SUR-SARTHE
et envoyé à cette adresse.
Voilà, donc. Aurai-je de vos nouvelles, Madame ? Vous sembliez vraiment intéressée, l’autre jour. Je ne demandais rien, vous êtes venue vers moi pour m’interroger. Ce fut un plaisir.
Les chats d’abord, dans mon enfance, puis les chiens, ont tenus une grande place dans ma vie. Je voudrais aujourd’hui réveiller le souvenir de Thémis du Grand Baou, un Montagne des Pyrénées, un patou, vous savez, ce grand chien blanc qui chasse les loups lorsqu’ils s’approchent des brebis dans les alpages. Thémis a gardé notre propriété pendant 11 ans. Sa taille impressionnait le visiteur quand elle l’accueillait derrière la clôture. Elle n’était pas méchante, pourtant. Distante, plutôt. Sauf avec ses maîtres, qu’elle adorait. Avec elle, on se sentait protégé. Tranquille. La voici, avec son maître, dans les années 80. Elle nous a quittés en 1992, mais nous ne l’avons pas oubliée.
Dans un album pour enfants, je lui ai dédié un petit poème :
Assise, elle regarde en elle,
philosophe à son habitude :
Pourquoi le maître est-il parti ?
Sous le feuillage, le jour meurt
d’un bloc de soleil tombé
là-bas entre deux averses.
Elle attend, le regard lointain,
patiente en apparence
mais fébrile au-dedans :
Mon maître, quand reviendras-tu ?
Claude Cailleau
Et portez-vous bien. Voici qu’arrive
« l’hiver, saison de l’art serein, l’hiver lucide… »
Vous connaissez la suite.
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