11 avril 2016 – À tous les amis de la rue Ventura, et de ses hôtes, merci !
10 avril 1936 – 10 avril 2016 : j’ai 80 ans depuis 1h30 hier. Après tout, ce n’est qu’un an de plus que l’année dernière.
Et je ne me croyais pas si célèbre ! Merci aux amis qui m’ont souhaité un bon anniversaire. Mais tant de messages sur facebook ou venus par mail : je ne peux répondre à tout le monde, et j’en suis désolé. Ces marques de sympathie, d’amitié, m’ont beaucoup touché.
Soyez tous remerciés et que le temps qui passe vous soit favorable.
Pour vous, sur la photo, Louna (génie des lieux) et son maître : un moment de tendresse. Et, passé plusieurs fois sur l’établi, un petit poème pour faire revivre de lointaines années.
Exercice de style
… Un tout petit espoir se glisse dans la page, s’étire, fait son nid à l’encre violette. Parlait de notre enfance. Le jour n’en finit pas de vieillir silencieux, dans nos pas. Et dans les encriers de l’école oubliée. Tu cours vers la maison. Tu te rappelles… La lumière peinait à éclairer la pièce. La peur est conviviale dans les ténèbres de l’histoire. On respire. Vous n’aviez… pas d’amis, dit-il. La guerre. On entend à nouveau le canon dans la bouche sanglante du temps. Et l’enfant. Qui pleure. Oui, c’était. Une page tournée. Des ratures de vie. Le jour à l’envers. Et tes doigts tachés d’encre. L’espoir s’est endormi entre les lignes du cahier. Le lit de l’heure est un berceau. Tu te souviens… Nous deux. Et ta main. Dans la mienne. On entend les avions. Le ciel est un métier. La guerre y tisse des éclairs. Et la mort. Ce jour-là viendra bien. L’espoir s’est fait petit, dans l’encoignure de nos vies. Caché dans la pénombre. Demain sera. Demain, ma voix encore. Venue pour toi du fond des temps. Accordée à tous les dires. Regardez : la prairie à l’aube offrait des perles de lumière. Ainsi l’espoir prenait rang parmi nous. Les mots chantaient clair dans le cahier du jour. Des paroles de joie, qui brûlaient dans la brume. Une grande clarté dans l’obscur de nos vies.
Claude Cailleau
(poème paru, en vers libres, sur un site, puis en versets dans un livre. Réécrit en prose, mais en respectant toutes les coupes du vers libre, pour faire mieux entendre, à la lecture, la voix saccadée de l’enfant effrayé par le bruit de la guerre et, plus tard, beaucoup plus tard, l’essoufflement du vieil homme qui parle en marchant dans les guérets du temps et peine à rassembler ses souvenirs. J’ai toujours été sensible à la musique dans le poème.)
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