Le Cahier 37 est paru, avec son dossier sur le Nouveau Roman, ses pages de poésie, des études sur Maurice de Guérin et sur Albert Camus, les pages d’enfance de Pierre Borghero et Pascale Lavaur. Pascale est la fille de Michel-François Lavaur, disparu en 2015, facteur d’une revue (Traces) qui dura 50 ans et dans laquelle MFL (c’est ainsi qu’il signait ses lettres à ses amis) publia beaucoup de jeunes poètes qui, ensuite, allaient se faire un nom dans le paysage poétique du 20ème siècle. J’avais consacré un dossier à Michel dans le n° 17 des CRV, reproduisant, au milieu, le charmant désordre qui régnait dans les pages de Traces – désordre qui rendait la revue sympathique et … inimitable. Il est vrai aussi que, depuis, l’ordinateur est venu aider considérablement les revuistes dans leur travail.
Dans le 38, qui va paraître en novembre, notre « invité de l’automne » est Pierre Perrin, et vous pourrez lire une belle étude de Mireille Privat (Université de Brest) sur Victor Segalen, suivie de fragments de Stèles (Poésie Gallimard).
Dans sa revue en ligne Texture, Michel baglin publie une note de Georges Cathalo sur le Cahier 37. Et comme, parlant de ce mouvement littéraire qui « fit long feu » (le mot est de Jean-Marie Alfroy, qui s’en explique dans le dossier) j’avais dans mon texte volontairement glissé vers la littérature personnelle qui, parallèlement, s’était faite plus présente, parlant du Nouveau Roman, le critique écrit : « C’est avec une grande pertinence et une belle objectivité que Claude Cailleau décortique ce phénomène pour aboutir à un constat réaliste sur cette « drôle d’idée » que de vouloir « associer l’école du regard et le regard sur soi ». C’est toujours agréable à lire, pour l’auteur qui s’est évertué à remplacer au dernier moment un collaborateur défaillant. Pour comprendre et en savoir plus, je vous invite à demander ce numéro si vous ne l’avez pas encore lu, contre un chèque de 6 € aux Amis de la rue Ventura (adresse sur le blog, en descendant dans les pages). En avant-première, voici la première de couverture du Cahier 38, en préparation :
Un ami des poètes nous a quittés au printemps : Éric Jacquet-Lagrèze. patron des Éditions Tensing. Pour ceux dont il publiait les textes, ce fut un grand moment d’émotion. Éric était d’une gentillesse et d’une efficacité remarquables. Il s’était mis véritablement au service de ses auteurs. Sa Maison disparaît avec lui. Les contrats ont été repris par une éditrice dont les exigences et le contact sont si peu sympathiques que je lui ai demandé immédiatement d’oublier mon nom et mon petit livre. Et je constate, aux courriels qui s’échangent, que je ne suis pas seul à ne pas accepter les propos de cette éditrice qui traite les auteurs de Tensing avec aussi peu d’égards.
Une maison d’édition qui disparaît, ce sont des livres qui meurent. Ils cessent d’être en vente. C’est ce qui arrive, entre autres au recueil Murmures de l’absence de Gérard Mottet, membre du Comité des Cahiers, et à mon Je, tu, il. Nous avons récupéré chez l’éditeur les exemplaires restants. Si vous souhaitez acheter le livre de Gérard Mottet, adressez-vous aux Amis de la rue Ventura ( < amis.rueventura@hotmail.com >) Ils transmettront. Pour le mien, vous savez comment faire.
Quant à moi qui en ai fini avec la poésie, je vous prépare sur le sujet un beau numéro de ma revue, à paraître en mars 2018. Un numéro qui devrait faire date dans la série des Cahiers de la rue Ventura et – pourquoi pas ? – rester dans les mémoires. On peut toujours espérer…
On me demande parfois quelques informations sur mon parcours en poésie, surtout quand j’affirme que je ne vais plus en écrire. L’essentiel en a été dit dans le 451ème Encres Vives ( Chez Michel Cosem – 2 Allée des Allobroges – 31770 COLOMIERS, 6,10 €)et aussi dans mon anthologie « Cocktail de vie » (Éditinter, 16 €). Mais, pour répondre à la curiosité de quelques-uns, voici une bibliographie arrêtée en juin 2017. Rien de nouveau. Peu modestement, je compte sur mes cinq livres de poésie pour m’assurer une survie dans la mémoire collective et surtout (ceux qui le connaissent vont être étonnés) sur celui de mes ouvrages qui peut paraître le plus inaccessible, ce « Crépuscules » dont la phrase de 30 pages ( !) est truffée de notes renvoyant à des « tiroirs », afin d’en éclairer les zones d’ombre. Sans excès, cela va de soi : lueurs plutôt que lumières ; en poésie, il faut toujours (mais la chose se fait naturellement) ménager un peu d’ombre pour laisser le lecteur interpréter à sa façon le message. Si le poème ne réussit pas à faire du lecteur un créateur, le pari est perdu.
Dans le Roman achevé, poème (oui, au singulier, le mot) de 92 pages, j’ai écrit, à propos de l’œuvre de Saint-John Perse : « Le poème est une maison. Mais comment dépasser le mirage des portes, au tréfonds de la langue apprivoiser l’énigme ? »
Me réjouit l’idée que ce Crépuscules est déjà dans la bibliothèque de lecteurs cultivés, amateurs de poésie, qui transmettront leur bibliothèque à leurs descendants jusqu’à ce qu’un curieux, sortant le livre des rayons, fasse revivre le vieux poète (comme je le fais de temps en temps de l’énigmatique Mallarmé qui a fasciné l’adolescent des années 50 au point que des sonnets dits hermétiques sont restés à vie dans sa mémoire !) et si le nouveau lecteur était un éditeur, pourquoi, en ces temps lointains, ne tenterait-il pas une nouvelle publication ? On a vu des choses plus extraordinaires.
Donc, en attendant de pouvoir feuilleter mes « Œuvres poétiques complètes » (c’est en projet. J’avais d’abord pensé à une anthologie, ce qui supposait un choix, puis je me suis ravisé… jusqu’à ce que je revienne – qui sait ? – à l’idée d’une anthologie), vous pouvez vous promener dans ma bibliographie. La voici…
Claude CAILLEAU Bibliographie 2017
Stef et les goélands, roman, Editions Julliard, Prix P. Flat de l’Académie Française – épuisé.
des fragments dans Océan d’Armorique, aux Editions Hachette – épuisé.
Dans les plis du silence, poèmes, Le Pré de la Roche 1999 –
ce même recueil enrichi de manuscrits et tiré à 6 exemplaires, 2002
Cheminement, poèmes (Editions Encres Vives, 2002)
La longue route, poèmes, Editions Encres Vives 2003 – bilingue (français et anglais)
Tout ce qui reste, poèmes (Editions Traces, 2003 – bilingue (français et anglais) (épuisé)
Un jour ou bien une nuit, poèmes illustrés par M.T. Mekahli, Ed. Encres Vives, 2004
C’est ma vie, c’est la tienne, album de poèmes pour enfants, Editions GRANDIR, 2004
Les Cocrouillés, recueil à trois voix, Editions du Petit Pavé, 2004 (épuisé)
La Croix d’or, roman pour adolescent, Ed. du Petit Pavé, 2004 (épuisé)
Pour une heure incertaine, poèmes en prose, Editions Sac à Mots, 2005
Quelques instants, Editions Encres Vives, 2006 – illustrations de Michel-François Lavaur
Dans les pas de Pierre Reverdy, essai biographique, Ed. du Petit Pavé, 2006
Avec le temps… poème ( livre d’artiste – cl. Cailleau et M.T. Mekahli) Le Pré de la Roche, 2007. (épuisé)
Des Mots pour vivre, album de poèmes pour enfants, peintures et collages de M.T. Mekahli
Une version anglaise (Trad. de D. Echard) : Words to live
et un guide de lecture pour les professeurs (l’ensemble en 2009)
Mots du jour et de la nuit, classic poems, Editions du GRIL, 2009, réédité par Les amis de la rue Ventura
Le Roman achevé, poème, Ed. du Petit Pavé, 2009
Litanie des jours aveugles, poème (Multiples, 2010)
Les Nymphes de l’océan, roman pour enfants, illustrations de Claudine Goux, 2012
Cocktail de vie, anthologie (Éditinter, 2013)
Sur les Feuilles du temps, poèmes (Éd. écho Optique, 2013)
Et je marche près d’Elle… , récit (Éd. Durand-Peyroles, 2013)
Crépuscules, poésie, Les CRV, 2015
Claude Cailleau, un parcours littéraire atypique, 451ème Encres Vives
Je, tu, il – remonté le temps, sondé le silence, poèmes en prose, Éditions Tensing, 2016
Le Cahier retrouvé, récit , Les Amis de la rue Ventura, 2017
Claude Cailleau a collaboré
aux anthologies des Editions Donner à Voir
à Vous avez dit Poésie, anthologie (Ed. Sac à Mots)
à Pierre Reverdy et l’Ecole de Rochefort (ouvrage collectif paru aux Presses de l’Université d’Angers en 2008)
et à René Guy Cadou et l’École de Rochefort (P. U. d’Angers, 2013)
aux anthologies du Printemps des poètes de Durcet
De nombreuses revues l’ont accueilli dans leurs pages : Le Nouveau Recueil, Friches, Arpa, 7 à dire, les Cahiers de l’Archipel, Jointure, Littérales, Encres Vives, Les Amis de Thalie, Traces, Les Cahiers de la Baule, Inédit Nouveau, Ici et là, Le Coin de Table, An Amzer, Poésie Première, La Faute à Rousseau, Vocatif, etc.
Un numéro de la revue D’écol’ lui a été consacré en 2004
Il est l’auteur de Mémoire vive, paru en feuilleton, en 2006, dans « Les Nouvelles », hebdomadaire du Maine,
et dirige actuellement « Les Cahiers de la rue Ventura », revue littéraire.
Je, tu, il – « Remonté le temps, sondé le silence »
Une longue note de lecture sur mon livre paraît dans la revue Chemins de traverse de septembre. Elle est signée Michel Diaz., lecteur fidèle de mes élucubrations en poésie. Il me dit souvent que mes vers et mes petites proses se prêtent bien à une lecture en marchant. Ce qui m’émeut. Il me plaît de l’imaginer, dans la campagne en périphérie de Tours, un de mes livres à la main, murmurant à l’oreille des vents, « ces mots qui jouent à la tempête de sable sur mon papier de lune ».
Mais revenons à ce Je, tu, il, et à l’article qui a donné envie à une éditrice que je ne connaissais pas de le lire ! Oui, vous avez bien lu ! Je me suis empressé de le lui envoyer. Et, après lecture, elle m’a fait retour d’une belle lettre, ô combien émouvante pour le vieux poète. Voilà qui ferait oublier les propos agressifs de l’éditrice qui a voulu reprendre les contrats de Tensing.
À Michel, j’avais écrit : « Cher Michel, C’est trop, vraiment ! Je ne sais que dire. Vous y avez vraiment vu tout cela ? Je découvre mon texte à travers votre note. Je m’aperçois que je ne l’avais pas bien lu. Parce que, comme à chaque fois que j’écris, la plupart de ces textes sont venus sans que je sache très bien les décoder. Et les corrections que j’ai apportées aux textes d’origine portaient plus sur la forme que sur le contenu. Venus à des périodes différentes, les plus anciens en 1999, d’autres entre 2000 et 2016. Le plus récent est le dernier, remake d’un poème ancien, complètement modifié pour paraître dans une anthologie ayant pour thème l’arbre. Je ne sais pas écrire sur commande et on m’avait invité à participer. J’ai donc travaillé sur ce vieux texte. Recueil, le livre, parce qu’il est fait de poèmes parus ailleurs, tout seuls, ou restés en attente d’une relecture. J’ai longuement travaillé pour assurer une cohérence à l’ensemble, ces textes n’ayant, à l’origine, aucun lien. Certains en prose, d’autres en vers. Mais il reste, bien sûr, l’unité venue de ce qu’ils ont le même auteur. Qui radote, revient toujours sur ses thèmes de prédilection. Au point qu’il fallait bien finir par arrêter la poésie. C’est fait. Soulagement de l’auteur. Et regret toujours de n’avoir pu faire mieux. »
Le livre n’existe plus chez les libraires, mais les Amis de la rue Ventura peuvent encore vous l’envoyer contre un chèque de 9 euros à leur ordre. D’avance, merci de le faire vivre encore un peu.